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chapitre 33

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Chapitre XXXIII : Hôtel Californie hors de Ville207 :
JOUR 21, le matin:

Sur l'écran un pseudo s'affiche : Super Roberts. Derrière moi, Jensen, tout de même content de voir que j'ai finalement consenti à me connecter à la messagerie intranet de la section 10, laisse s'échapper une exclamation étrange entre la « ha » et le « ho » ce qui donne au final un « haoa » plutôt savoureux. Connaissant mon estimé collègue, Roberts, je sais parfaitement qu'il est incapable d'imaginer un jeu de mots volontairement, aussi foireux soit-il. Selon toute apparence, Jensen ne s'est pas renseigné sur le nom de mes collègues sinon il n'aurait pas eu cette réaction. Bouh, amateur à l'esprit pervers ! Ma généreuse âme torturée par la détresse de ce pauvre homme, je me retourne vers Jensen. Je me sens vraiment dans l'obligation de lui expliquer le pourquoi du comment et que mes collègues sont incapables d'humour volontaire ou même involontaire. Malgré un gros quart d'heure de lamentations quant aux capacités mentales des hommes de la section 10, pas très convaincu, il se contente de hocher de la tête dubitativement. Enfin, passons.
Mes petits doigts agiles arrivent à taper sans faute :
« Salut j'ai besoin de ton aide. Moi a disparu. J'ai besoin que tu ailles voir le planning de ses sorties à l'Extérieur. » Il y a beaucoup de « j'ai besoin » dans trois phrases, mais je surveillerai mon style plus tard. J'appuie sur « enter », je ne vois vraiment pas comment tourner mes phrases moins stupidement. De toute façon Roberts ne comprend que ce genre de demandes...
J'espère du fond du coeur que Roberts n'est pas au courant que je suis en fuite ou a assez de sympathie à mon égard pour ne pas me dénoncer. Sinon tout est râpé foutu et je n'aurai plus qu'à trouver une autre solution d'obtenir ces informations.
Ce crétin en met du temps à répondre. En fait, ça vient peut-être du réseau internet. Il commence à se faire antique... De toute façon, je n'aime pas les ordinateurs et encore moins écrire avec. Ce n'est pas de ma faute, mais dès que j'ouvre un traitement de texte mon cerveau oublie toute logique. Je ne compte pas le nombre de fois où j'ai écrit un « la » à la place d'un « le » et vice-versa.
« Je ne sais pas si consulter son planning est très utile surtout s'il est aussi bien rempli et mis à jour que le mien. » Je préfère tout avouer à Jensen. Je ne connais pas le travail de Moi au niveau paperasserie, mais le mien est plus que mauvais. J'ai comme un blocage à chaque fois que je lis un formulaire et c'est encore pire lorsqu'il s'agit d'en remplir un concernant mes sorties à l'Extérieur.
Jensen secoue la tête, il a l'air sûr de lui. J'ai l'intime conviction qu'il connaît très très bien Moi. Je n'aime pas ça. Non, je ne suis pas jaloux... quoique...
« Il en met du temps. Moi est une femme ordonnée et les plannings sont rouges. C'est impossible qu'il ne les trouve pas ! » Bon, apparemment, il connaît Moi mieux que moi.
« Impossible est un mot qu'ignore mes collègues, vous pouvez me croire sur parole. » Mon nouveau compagnon d'infortune grimace. Hé oui, elle est belle l'élite de notre société.
Au bout d'un quart d'heure d'attente, une angoisse subite torture mon estomac. Non, Roberts n'est pas idiot à ce point, n'est-ce pas ?
« Roberts, appuie sur « enter » » Non, là je le prends vraiment pour un crétin, il doit juste être en train de me dénoncer à ses supérieurs.
« A C bi1 j aV pa compri. » J'ai une horrible envie d'écrire OMG ! WTF ? Roberts a appris à écrire en langage SMS ou il ne sait tout simplement pas écrire ? Ça ne va pas être simple, je le sens.
Jensen, qui s'était avancé pour mieux lire, éclate de rire. Ça a quelque chose d'effrayant, on dirait l'aboiement d'un chien de garde asthmatique.
« Alors, tu as trouvé quoi ? » J'essaie de faire abstraction de Jensen pour revenir au sujet qui m'intéresse réellement, mais j'avoue que j'ai de plus en plus peur de mon « collègue ». A la limite, je préfère quand il me tape dessus.
« Pa gran choze y manke D pa surtou lé Drnièr. » Une folle envie de me jeter par la fenêtre me taraude.
« Tu as gardé le planning sur toi ? » On ne sait jamais, que Roberts ait une crise d'intelligence soudaine.
« Oué pourkoi! » Roberts doit encore avoir du mal avec la ponctuation, j'ai une folle envie de taper mes symboles préférés :^^'' ou =__= ou encore O_o (la baleine dubitative).
« Sois gentil, frotte doucement la page après celle qui a été arrachée avec un crayon de papier. » J'ai vu ça dans un vieux film policier. Je ne suis pas certain que ça marche, mais qui ne tente rien n'a rien. Le mieux est que mon interlocuteur ne pose pas de question, tant mieux, mes nerfs n'y survivraient assurément pas.
« Je voi qq choze. » Oh, une abréviation quasiment correcte, c'est une marque d'intelligence, non ?
« Je voi vil208. » Merde. A côté de moi Jensen a fait un bond prodigieux et se retrouve déjà devant la porte de la chambre. Il a l'air de vouloir partir. Je ne sais pas pourquoi, mais je trouve ça franchement louche.
« Allons-y ! Vous avez déjà fait perdre du temps à tout le monde avec votre petit-ami. Partons de suite ! » J'aimerais répondre quelque chose d'horriblement grossier, mais je me retiens, je tiens à mes bijoux de famille. De plus, il a la plus grosse arme et le plus de munitions, cela fait donc de lui le « chef ». Je me contente donc de grogner que le terme « petit-ami » est franchement abusif. J'ai envie de dire : =__= moi pas content.
« mouarf. » Je ronchonne, de nous deux, c'est moi qui ai le plus gros QI et ce devrait être par ça que l'on commande. Un regard autoritaire ma rappelle à l'ordre. Ok, ok, je salue Roberts et je me déconnecte. Marre !
D'un coup de pied Jensen détruit l'ordinateur portable.
« Il va nous être drôlement utile maintenant ! » Je n'y peux rien, il faut que j'extériorise ma mauvaise humeur.
« Vous croyez réellement qu'ils nous laissent du matériel comme ça, sans le tracer ? Tss... » J'ouvre bêtement la bouche. Finalement, le QI n'a rien à voir ni avec l'intelligence, ni avec la logique. Je me sens soudainement très très très très (je m'arrête ici sinon j'en aurais pour toute la journée) bête. Mais j'assume.
« Allons-y ! » Tout de même, avoir vu cette merveille de technologie être détruite devant mes yeux me brise le coeur. Savoir que mes impôts ont fini ainsi m'embête profondément et encore, là, je reste correct, c'est bien au-dessous de la vérité. Tout ce fric gâché, j'aurais pu m'acheter un appartement plus grand...
Voilà une petite scène de transition qui fait avancer l'histoire malgré tout.
© 2008 - 2024 leseldur
Comments2
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Glairsan's avatar
Héhé ! La baleine dubitative !
Mais quel gâchis.... Shooter dans un ordi.... Ils auraient pu me l'envoyer !!!
Vivement la suite quand même !