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Introduction

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leseldur's avatar
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INTRODUCTION : Dans une boutique louche :
début d’après-midi :

Les clochettes de la boutique viennent de retentir. Je dodeline de la tête et finis par me tourner pour voir mon nouveau client entrer. Impossible de dormir en paix au travail, il y a toujours quelqu’un pour venir vous déranger ! Et lorsque ce n’est pas le patron qui vient me parler de la courbe des ventes qui loin d’être généreuse ressemble à sa femme, c’est à dire une limande, c’est un acheteur qui vient faire ce pour quoi il est appelé ainsi.
Un néophyte… J’en étais certain rien qu’en entendant ses pas. Ils agissent toujours de la même façon. Ils s’arrêtent devant quelques objets, font semblant d’être intéressés, regardent le prix et ouvrent de grands yeux avant de venir me voir. Certains me disent même bonjour… Incroyable, ces gens doivent venir d’une autre planète. Comme si un jour enfermé dans cette vieille boutique qui sent le renfermé pouvait être bon !
Celui-ci m’a l’air de savoir ce qu’il cherche, mais sans trop savoir, il affiche un air sûr de lui, mais passe de produit en produit d’un air nerveux. Ses pas résonnent légèrement, le parquet grince aussi, il faudrait penser à le changer. Le vendeur du dimanche (hé oui je ne travaille pas le dimanche… enfin pas encore) a renversé un produit étrange dessus et depuis ce jour des choses se baladent en dessous. Je ne sais pas ce que c’est, mais en même temps je n’ai pas réellement envie de savoir ce que ça peut être.
Allez, il faut que je me lève sinon je sens que je ne vais pas en être débarrassé avant un très très long moment. Le cuir de mon fauteuil est marqué par la forme de mon corps. Deux options s’offrent à moi, soit je suis trop gros et je vais devoir perdre du poids en faisant du sport ou un régime, soit il faut que je change le siège qui commence un peu à dater. J’opte pour la seconde solution qui me semble la plus réalisable.
Je m’approche de l’homme et tente de sourire pour « mettre en confiance le client » comme dit mon chef. Enfin, ma bouche se tord en un étrange rictus et lui me regarde comme si une paire de corne venaient d’apparaître sur le sommet de mon crâne. Décidément l’accueil de la clientèle ce n’est pas trop mon truc.
« Monsieur désire-t-il quelque chose en particulier ? » Il m’observe étrangement et me sourit. Ses grands yeux marrons d’andouille ont l’air aussi expressifs que ceux d’un comateux, mais je me garde bien de garder cette réflexion pour moi.
« Je voudrais ce que vous avez de meilleur en matière de poison. » Il se tord les mains, ce n’est pas un bon signe, il est un peu trop nerveux pour être totalement louche.
« Je vous proposerais bien ma sœur, rien de mieux pour faire mourir d’ennui une assemblée entière, » pense-je mais je me retiens de le lui dire, si elle venait à l’apprendre, je serais un homme mort.
Je fais courir mes doigts sur une étagère avant de trouver un petit flacon renfermant un liquide violet et visqueux. De l’extérieur, on ne voit pas qu’il l’est, mais pour la bonne raison que c’est moi qui l’ai mis là-dedans, je peux vous dire qu’il est vraiment gluant. Un peu de poussière s’est accrochée à mes gants blancs. Car oui, je porte des gants, la plupart de nos objets sont délicats ou dangereux donc pour ma sécurité je ne pose jamais directement la main dessus. Je ne suis pas totalement fou tout de même !
« Une seule goutte de ce produit peut faire mourir instantanément vingt personnes. » Il a l’air content. Enfin, il sourit c’est bon signe. En général ceux qui font ça finissent par m’acheter l’article. Ce qu’ils en font je n’en ai pas grand-chose à faire. Moi sans cœur et inconscient ? Non ! Dans une bouteille, les poisons ne font rien tout comme le reste des objets qui sont vendus chez nous. Après comment les utilisent nos acheteurs, c’est une autre histoire qui ne me regarde pas. Moi tout ce que je vois c’est que je suis payé chaque fin de mois (même si ce n’est que par des cacahuètes jetées au lance-pierre).
« Bien bien ! » Il vient de me prendre le flacon des mains et l’observe avec attention. Il fait pencher la substance un peu à gauche, un peu à droite et la regarde avec le même sentiment de fierté qu’un vigneron présente un bon vin à un œnologue professionnel.
« Je vais donc en prendre un vingtième de goutte, c’est pour une personne. » Alors celle-là on me l’avait jamais fait ! Est-ce de l’humour ou est-il vraiment idiot ?
« Je suis vraiment désolé, monsieur, mais si vous désirez acheter ce poison, il vous faudra acheter la fiole entière.
— Combien y a-t-il de gouttes à l’intérieur ? » Je me demande si son neurone n’a pas du mal à comprendre le français, mais je tente de me maîtriser. Traiter un client d’imbécile n’arrangerait rien à la réputation de notre boutique.
« Je l’ignore, je pense beaucoup…
— Faites-vous des prix de gros ? » Mais qu’est-ce qu’il me sort ? Nous ne sommes pas le premier avril à ce que je sache.
« Non, je suis désolé, monsieur, il vous faudra payer… » Je regarde l’étiquette. Oua la vache, c’est cher !
« Oui oui, » me coupe-t-il avant que je puisse ajouter quoi que ce soit.
« Combien de personnes pourrais-je tuer ?
— Multipliez beaucoup par vingt et vous saurez… » Il a l’air pensif, mais au bout d’un moment il finit par me payer. Le bruit de la caisse qui s’ouvre (bruit peu banal ces temps-ci) m’emplit de joie (j’ai une légère augmentation lorsque j’arrive à vendre).
Je lui fais un paquet-cadeau, il ne me l’a pas demandé, mais bon, on ne sait jamais, s’il pense avoir été bien reçu, le bouche à oreille faisant, nous aurons peut-être d’autres clients sous peu. Cela pourrait peut-être m’empêcher de calculer la bonne longueur de corde qu’il me faudrait pour me pendre à la troisième poutre en partant de la gauche dans mon appartement. Sinon je peux toujours me jeter par la fenêtre, mais si j’ai calculé le bon angle de chute pour ne pas tomber dans l’arbre de ma voisine du dessous, les vents restent problématiques et je n’ai pas envie de me retrouver directement sur la route. Non cela ferait trop désordre…
J’ai peut-être oublié de le préciser, mais j’ai tendance à être dépressif, misanthrope… enfin rien de bien grave, mais depuis quelque temps je n’arrive plus à joindre mon psy. Qui sait, peut-être s’est-il pendu…
Les clochettes de la boutique tintent à nouveau, le client vient de partir. Hum, je m’accoude au comptoir, je vais pouvoir me consacrer à mon activité préférée, le recensement du nombre de clous de la porte. Je me demande bien ce que je ferais si je n’avais ni ce siège ni cette merveilleuse porte pleine de clous… En y repensant, j’aurais pu faire autre chose de ma vie… enfin peut-être… quoique… non.
Hum, un clou planté de travers me fait perdre mon compte. Je n’ai pas envie de tout recommencer. Je pourrais aller peigner la girafe dans l’arrière-boutique. Il doit y avoir quelque chose à faire, comme chasser les rats, dépoussiérer la statuette en or du temple perdu, vérifier que notre stock n’a pas été pillé par le vendeur du dimanche…
Je bâille en m’étirant. Non, tout ça c’est bon pour quelqu’un qui vient de commencer dans le métier, un quelconque étudiant zélé qui n’a pas encore compris que de toute façon il est exploité et sera viré avant d’avoir un contrat de travail intéressant. Il n’y a pas si longtemps de ça, j’étais cet étudiant stupide qui croyait avoir trouvé ce boulot « en attendant mieux », mais contrairement aux nouveaux que je vois défiler je n’ai jamais eu de conscience professionnelle. En y repensant, ça fait longtemps que je n’ai pas vu de nouvelles têtes ici. Au fait, ça me fait penser que nous venons de recevoir notre commande de têtes réduites. Encore des cochonneries qui vont pourrir dans leur caisse. Mais bon, le patron a dit que sa voyante avait vu dans je ne sais quel astre qu’il y en aurait une grosse demande… J’en doute, je pense simplement qu’elle doit avoir des actions sur les têtes réduites en bourse.
« Arrêtez donc de marmonner intérieurement et de vous plaindre ! » Je sursaute, je croyais être seul. Malheureusement, Moi est assise sur le comptoir. Oui, elle s’appelle Moi. Ne me demandez pas pourquoi, je ne suis en rien responsable de ce nom stupide.
« Mon nom n’est pas stupide ! » Je pense trop fort ou elle est télépathe ?
« Un peu des deux mon cher ! » Arghl, cette fille m’énerve, pourquoi me suit-elle toute la journée ? Et c’est comme ça depuis une semaine !
« Ce que je vous demande n’est pas très difficile, je voudrais simplement que vous preniez le temps de réfléchir à ma proposition. » Allez, voilà qu’elle me relance avec ses histoires de propositions à la noix !
« Il s’agit de quelque chose de très important, il me semble vous l’avoir déjà expliqué ! » Oui oui, et la marmotte…
« Arrêtez de vous moquer de moi ! » Moi a l’air fâché, mais je n’ai encore vraiment rien dit. C’est frustrant de ne plus être maître de ses pensées.
« Vous avez fait des études de médecine… » Elle laisse sa phrase en suspens, comme moi elle a bien entendu que mon patron descendait de son appartement. Ben oui, il ne faut pas que le boss se fatigue trop, donc son logement se trouve au-dessus de la boutique. Je ne sais pas pour lui, mais moi parfois ça me ferait peur.
« D’un, j’ai suivi des études pour devenir médecin, oui, mais médecin légiste ! Et de deux, je ferais remarquer que je ne travaille dans aucun hôpital ou aucune section ce qui fait que… » Elle ne me laisse pas finir ma phrase, comme un souffle, sa main vient de se plaquer contre ma bouche pour me faire taire. Sale bonne femme !
« Alors comment vont les affaires ? » Mon patron me regarde d’un air absent et Moi se décide à me laisser respirer.
« Pas trop mal, j’ai fait une vente.
— Excellent, excellent. » C’est drôle cette faculté qu’a mon patron de postillonner sur tout ce qui l’entoure, on dirait presque que ça lui fait plaisir.
« C’est bien mon garçon. » À presque vingt-sept ans, je pourrais normalement échapper à ce genre de surnom, mais le patron a décidé de m’aimer comme un père aime son fils… je hais l’amour…
« Au fait, je ne savais pas que vous aviez l’habitude de parler seul, » me lance-t-il avant de fermer la porte. Je me retourne vers Moi, j’ai du mal à comprendre ce que veut dire tout ça.
« Mélian, vous êtes quelqu’un d’exceptionnel et les gens comme vous ont toute notre attention. » Elle me tend un badge. Il ressemble à ceux qu’ont les agents de sécurité des grandes surfaces.
« Ne laissez pas la chance de votre vie s’envoler bêtement… »
Voilà, il suffit que je sois un peu fatiguée et que je n'ai rien à faire pour écrire n'importe quoi (et je ne rigole pas, c'est du pur délire qui ne mène à rien, ne jugez pas mon travail sur ce qui suit, il m'arrive d'écrire des choses bien ^^")
Bon, l'introduction représente bien cette histoire : un grand n'importe quoi ^^
La narration à la première personne et au présent fait que toutes les réactions du personnage sont "à chaud" donc il lui arrive de lâcher des mots grossiers donc voilà je préviens tout le monde pour ne pas avoir de plaintes... Bon pour l'instant il n'y a pas de scènes violentes ou olé olé donc c'est plus ou moins tout public... Bon, je ne sais pas si on censure l'humour pas drôle...
Je ne vois pas quoi dire de plus à part que je ne sais pas correctement poster du texte sur DA (^^").

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Comments7
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Kafannia's avatar
Eh, c'est bien ! ^^

(J'adore les récits de ce genre...)